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Les articles de Caroline LHOMME

Après avoir travaillé une quinzaine d'années dans l'édition, Caroline LHOMME, une rupture d'anévrisme lui a fait découvrir le monde du handicap.Aujourd'hui, elle profite de cette expérience douloureuse mais finalement très riche pour écrire sur des sujets très variés.

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Rencontre avec Eric Bougerolles responsable du pôle Audiologie

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Rencontre avec Eric Bougerolles, responsable du pôle Audiologie des marques Bernafon, Oticon, Sonic et Philips

Opticon, spécialiste et fabricant des aides auditives ouvre une voie audiologique innovante, en affirmant que le cerveau doit être soutenu de façon appropriée afin d’éliminer les conséquences de la perte auditive. « Prendre soin de son audition, c’est prendre soin de son cerveau. » Etant l’outil le plus précieux de notre corps, le cerveau doit rester en parfait état. Mais lorsqu'il ne reçoit pas en quantité suffisante les informations dont il a besoin pour donner du sens au sons, il lui faut travailler plus pour se concentrer sur ce qui est important. Ne pas traiter son audition peut avoir des conséquences sur le cerveau et être à l’origine de problèmes graves dans la vie, notamment un risque accru de démence Oticon démontre alors que le cerveau est en mesure de se concentrer sur des sons choisis et de mieux aiguiller son attention s’il a accès à l’ensemble des sons pertinents.

1/En quoi le cerveau est-il affecté par les problèmes d’audition ?

Lorsque nous parlons de perte auditive nous pensons bien évidemment à une perte de sensibilité au niveau de l’oreille. Mais l’audition ne s’arrête pas à l’organe périphérique. L’audition se fait dans le cerveau. L’oreille écoute mais c’est le cerveau qui donne un sens au monde sonore qui nous entoure. Si l’information qui arrive au cerveau est incomplète, celui-ci devra utiliser plus d’énergie pour essayer de reconstituer le message. Cela veut dire fatigue et perte de performance. Nous le savons les personnes malentendantes s’isolent progressivement. De nombreuse études ont montré que cet appauvrissement des contacts sociaux pouvait avoir des conséquences importantes sur le vieillissement du cerveau. Par exemple le Pr Hélène Amieva de l’Inserm de Bordeaux a démontré dans une étude mondialement reconnue qu’une personne atteinte de perte auditive et non appareillée avait une accélération de son déclin cognitif. Les résultats ont également indiqué que les personnes malentendantes appareillées avait un déclin cognitif identique à celui de la population normo entendante. En clair, si j’ai une perte auditive, le risque de développer des maladies centrales et des démences est plus élevé. C’est en partie sur ces constatations que le 100% santé a été mis en place en France pour les aides auditives. L’idée est de favoriser l’accès aux aides auditives afin de diminuer le risque de démence, de dépression et de dépendance. Et nous le savons, ces 3D sont un enjeu majeur pour les années à venir. On estime que la dépendance a couté environ 5,5 milliards d’euros en 2014 et que ce chiffre devrait doubler en 2040. En complément des travaux de Mme Amieva1, je peux citer ceux du professeur Lin2,3 qui a démontré que le risque de démence doublait lorsqu’on est atteint d’une perte auditive légère, qu’il était 3 fois supérieur pour les pertes moyennes et 5 fois supérieur pour les pertes profondes

2/Quelles solutions propose Oticon pour pallier ces problèmes ?

Pour réduire les facteurs de risque il faut tout d’abord s’équiper d’aides auditives. Avec le 100% santé, tout le monde peut désormais accéder à l’appareillage. Les aides auditives prises en charge intégralement sont de très bons appareils. Elles correspondent à ce que nous appelions du milieu de gamme avant la réforme. Toutefois, celles-ci sont basés sur des principes de traitements de signal anciens. Des principes basés en particulier sur la directivité. C’est-à-dire une technologie qui permet à l’appareil de déterminer la position de la voix principale et de tout faire pour la faire émerger en réduisant tous les autres sons. C’est efficace dans bon nombre de situation mais ce n’est pas idéal pour le cerveau et donc pour son vieillissement. En effet, des études récentes montrent que pour fonctionner naturellement, le cerveau a besoin d’accéder à l’ensemble de la scène sonore. C’est-à-dire être capable de percevoir toutes les voix mais aussi les sources de bruit comme le bruit de la hotte dans la cuisine, du clignotant de la voiture ou de la télé qui fonctionne. Or la directivité réduit grandement le champ de captation des aides auditives et ne permettent pas au cerveau de travailler naturellement. Les nouvelles technologies mises au point par Oticon dans son nouvel appareil Oticon More permet de s’affranchir de la directivité conventionnelle. Ces technologies s’appuient sur l’utilisation d’un Réseau Neuronal Profond, c’est-à-dire un réseau de neurones artificiels qui sont capables d’imiter le mode d’apprentissage du cerveau. Grâce à cette approche inédite, Oticon More peut dans toutes les situations sonores faire émerger les signaux principaux tout en conservant l’ensemble des sources sonores et en réduisant le bruit de fond de la scène sonore. Le cerveau a ainsi accès à l’ensemble de la scène sonore, avec une clarté améliorée significativement.

3/ Quels progrès sont envisageables à l’avenir ?

Nous continuons bien sûr à développer des technologies qui aide le cerveau dans sa tâche. Pour cela nous étudions le fonctionnement du cerveau et en particulier sa capacité à séparer les sources sonores. Parmi ces recherches certaines nous ont déjà permis d’imaginer les technologies du futur. Nous pouvons penser que les aides auditives de demain seront plus à l’écoute du cerveau, qu’elles sauront s’inspirer de son fonctionnement pour permettre non seulement de mieux comprendre dans les situations complexes mais surtout de le faire sans effort et le plus naturellement possible. Nous pensons que des domaines comme l’intelligence artificielle vont nous permettre de penser et d’agir un peu comme le fait le cerveau pour traiter notre monde sonore.

Depuis 25 ans, Oticon développe ses aides auditives en se basant sur des études précises du fonctionnement du cerveau. En particulier, l’utilisation de techniques d’EEG révolutionnaires nous permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau mais également de mesurer l’apport direct de nos solutions auditives sur son fonctionnement. Les aides auditives deviennent enfin intelligentes avec l’arrivée d’Oticon More. Demain elles le seront de plus en plus. A condition que le cerveau des malentendants reste au cœur de nos préoccupations.

 

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